La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, est confrontée à de sérieux problèmes de qualité dans ses exportations. Les exportateurs renvoient de grandes quantités de fèves de cacao arrivant dans les ports en raison de moisissures et de taux élevés de déchets.

Pression sur l’offre et expéditions rejetées

Selon des sources proches du marché, environ 65 % des camions (chacun transportant entre 30 et 60 tonnes de fèves de cacao) sont renvoyés. Cela complique davantage l’approvisionnement à un moment où le marché s’attend déjà à un surplus.

Bien que plus de deux semaines se soient écoulées depuis le début de la saison principale 2025–2026, les problèmes de qualité persistent. Les sources indiquent que les expéditions contiennent en moyenne 110 défauts pour 100 grammes, dépassant la norme officielle de la Côte d’Ivoire, fixée à 90–100 défauts pour 100 grammes.

 

Petites fèves et contaminants supplémentaires

La taille des fèves de cacao est un indicateur clé de la qualité. Les fèves plus petites nécessitent plus de transformation et sont donc moins valorisées sur le marché.

Parmi les facteurs aggravants figurent de petites tiges, des pierres et des résidus de tissu reliant les fèves à la cabosse. Ces contaminants réduisent non seulement la valeur du produit, mais augmentent également le risque de dommages aux équipements de transformation.

Hausse des prix et mélanges risqués

Le gouvernement ivoirien a augmenté les prix payés aux agriculteurs afin d’encourager l’arrivée de plus de fèves dans les entrepôts. Cependant, cette mesure pourrait avoir des effets indésirables : les agriculteurs et les intermédiaires pourraient mélanger des fèves de moindre qualité avec la nouvelle récolte principale avant de les livrer aux entrepôts.

Cela pourrait encore dégrader la qualité globale et accentuer la tension sur le marché.

Expériences passées et risques actuels

Lors de la saison 2024–2025, la Côte d’Ivoire a déjà rencontré des problèmes de qualité. Même Cargill Inc. a dû suspendre temporairement la transformation du cacao, car les taux de déchets élevés réduisaient la productivité et représentaient un risque pour les machines.

Les mêmes problèmes réapparaissent cette saison, constituant un avertissement sérieux pour les investisseurs et les producteurs qui surveillent l’approvisionnement mondial en cacao.

Les experts soulignent que, dans un contexte de surplus attendu et de hausse des prix, le problème de qualité pourrait provoquer des perturbations du marché à court terme et compromettre la fiabilité de l’approvisionnement à long terme.

Source :

Bloomberg — “Ivory Coast Exporters Reject Cocoa Beans Over Poor Quality”, 2025

🔗 https://www.bloomberg.com